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Paul-Armand
Gette Les mythologies apprivoisées
Auteurs Paul-Armand Gette et Bernard Marcadé,
Bénédicte Lachapelle, Gaëlle Hippolyte, Enna
Chaton, Christine Dolbeau
Coédition Éditions Villa Saint
Clair et Archibooks
Date de parution mars 2005
ISBN 2-908964-42-2
Prix 30 €
Édition
spéciale
Livre retraçant l’ensemble des projets menés
par Paul Armand Gette lors de ses différents séjours
à Sète et de leurs suite sur d’autres sites.
Cet ouvrage cartonné est à ce jour la monographie
la plus importante réalisée par cet auteur pour qui
le livre est un vecteur primordial.
Invité à la Villa Saint Clair en 1993 pour réaliser
"Les chroniques d’Aphrodite" Paul
Armand Gette rencontre Bénédicte, alors étudiante
à l’école des Beaux Arts de Sète. Suite
à sa proposition d’offrir la liberté à
qui voudrait lui servir de modèle, Bénédicte
devient une égérie. Comme lui fit remarquer Bernard
Marcadé Il l’avait trouvée son Aphrodite - L’excitation
d’incarner telle Aphrodite déesse de l’amour,
de la passion, Paul-Armand Gette ne cesse depuis cette rencontre
de croiser à son grand bonheur nymphes et déesses
ici ou là au bord du bassin dans lequel des nymphea Alba
L. s’épanouissent ou derrière les bosquets du
jardin de la Villa Saint Clair. La présence d’un volcan,
certes inactif depuis déjà bien longtemps : Les
Mont Ramus, à Saint Thibéry, la plage au sable noir
d’Agde sont des lieux prédisposés à la
naissance et l’épanouissement d’Aphrodite. La
découverte d’un moulage de l’Aphrodite de Clide
dans les greniers de la Villa Saint Clair n’en est pas moins
une surprise fort agréable que PAG s’empresse de lui
redonner une certaine jeunesse. Si ce fut Aphrodite en ces temps
là, un peu plus tard il rencontre Diane qui ne manque pas
de se dissimuler derrière quelques bosquets revêtant
la culotte camouflage, déesse chasseresse elle n’hésite
pas à emprunter la veste de PAG pour tenter de dissimuler
sa nudité. L’artiste n’a de cesse de revenir
sur ces lieux qui le conduiront de surprises en étonnement,
en émerveillement : Bénédicte puis Connie évoquent
non sans saveur les menstrues de la déesse et Enna offre
à son regard la miction de Diane, tandis que Yumiko glisse
entre ses doigts une composition florale. D’ici ou là,
de la Villa Saint Clair à Montpellier, au Japon en passant
par la Grèce, Rome ou bien Cali…, PAG fait des images.
Sur son journal, chaque événement est noté
avec minutie et exactitude traduisant ainsi l’émotion
de ses rencontres incertaines, fragiles instants où le miracle
de la métamorphose se reproduit chaque fois dans l’expression
de la délicatesse dans son essence même. Paul Armand
Gette a confié ses archives photographiques à Jacques
Fournel, lui laissant le soin de faire des choix dans cette profusion
d’images, journal, impressions, dessins, notes avec celle
de Turid, sa femme, mais aussi de ses modèles témoignant
de cet abandon dans l’espace de liberté proposé.
Rassemblées dans un livre de 480 pages Les Mythologies apprivoisées
est cet espace d’exposition que PAG affectionne tout particulièrement.
Un livre que l’on prend entre ses mains, privilégié,
le regard y est rapproché. Les mots ont leur importance,
les images expriment à elles seules toute la volupté
saisie dans ces instants fugaces, entre artiste et modèle,
entre les lieux prédestinés et les offrandes des déesses
convoitées. La photographie témoigne, donne à
voir ce que l’artiste a décidé. Kaléidoscope
de l’intime dont il a le secret. Images en résonance
sans parole, sans musique, juste un petit silence à peine
troublé par le bruit des pages qu’on tourne.
C.D.
C’est
peu de dire que les relations de Paul-Armand Gette à la ville
de Sète en général et à la Villa Saint
Clair en particulier, se sont d’emblée opérées
sous le signe du débordement. Débordement de ses territoires
d’élection, d’abord. Son long séjour à
Nice, dans les années 50-60, s’était effectué,
pour ainsi dire, le dos à la mer. Hormis Nonza, en Corse,
qui avait vu sa Grande Déesse emportée par une tempête
en 1963, on a rarement vu rôder P.A.G. du côté
de “la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs”….
Aux gentilles ritournelles, P.A.G. a toujours préféré
le “son du canon”. Non pas celui des flics et des militaires,
mais celui, bien libertaire, qui accompagne les assauts contre les
valeurs du Vieux Monde, comme il le livre ici, dans son introduction.
Il aura simplement fallu que son intérêt brûlant
pour la figure d’Aphrodite (incarnée alors par Marie-Eve)
le guide vers les sites stromboliens des Monts Ramus (entre Agde
et Saint Thibéry) et qu’il trouve enfin là,
en 1993, un site particulièrement adapté à
ces autres divins débordements, auxquels, entre autres choses,
il a désormais choisi de se consacrer. C’est en effet
lors d’un séjour à la Villa Saint Clair, où
il rencontre Bénédicte, que P.A.G. déclare
avoir “très envie de [s]’occuper des menstrues
de la déesse”. Dès lors, entre ses voyages à
Bordeaux, à Nantes, à Rome, en Grèce, au Japon
ou en Colombie, en Islande ou en Suède, P.A.G. n’a
eu de cesse de revenir à plusieurs reprises dans ce lieu
qu’il considère comme “une sorte d’amplificateur
et de générateur”. C’est en effet moins
le “génie du lieu” qui importe ici à ses
yeux, qu’une situation propice à tous les débordements.
Bien sûr les acanthes, les iris et le petit bassin du parc
ne sont pas à négliger et P.A.G., durant ses douze
séjours, en fera, naturellement, bon usage. Mais la Villa
Saint Clair est plus qu’un lieu, c’est un état
d’esprit, un espace de relations, d’amitiés et
de connivences… Sous les regards bienveillants et complices
de France, Noëlle et Jacques, Bénédicte –
Gaëlle – Valérie – Enna – Marie –
Christine – Capucine – Ingrid – Sandra –
Lena – Juliette – Anaïs – Fiona – Julie
– Laure – Annabelle – Claire – Sarah S.
– Sarah Ch. – Colin, vont ainsi devenir les points incandescents
d’une constellation (et non pas d’un rhizome !) ouverte
à toutes les propositions, à toutes les initiatives
et à tous les emportements…
B.M.
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