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Florence
Paradeis
Cet ouvrage a été édité à l'occasion
de l'exposition de Florence Paradeis, qui s'est tenue au Centre d'art contemporain de Brétigny du 5 oct. au 30
nov. 2002.
118
pages couleur
Textes Xavier Franceschi & Alexis Vaillant (traduction Josephine
Marchand)
Conception et réalisation graphique Florence Paradeis / Jacques
Fournel
ISBN 2-912692-15-6
© Centre d'art contemporain de Brétigny et les Éditions Villa Saint
Clair Sète
ÉPUISÉ
Édité à l’occasion de l’exposition de Florence Paradeis au Centre d’Art Contemporain de Bretigny à l’automne 2002, l’ouvrage nous plonge dans l’univers photographique, vidéographique et plastique (les collages) de l’artiste. Il est accompagné d’un texte de Xavier Franceshi et d’une interview de l’artiste par Alexis Vaillant, titré "mon œil". ( textes français/.anglais)
"Tout doit être montré dans la photographie telle que je la pratique" avoue Florence Paradeis à Alexis Vaillant. Mais si rien n’est caché, tout n’est pas dit pour autant. Au contraire, le sens n’est jamais verrouillé et chaque image conçue par l’artiste se révèle toujours porteuse d’une autre image, induite par la capture non pas d’un instantané pris sur le vif, mais plutôt de la mise en scène réfléchie de cet instant où, déjà, chaque signe s’énonce comme celui d’un vacillement imminent. Florence Paradais conçoit effectivement ses images lentement, avec minutie, apportant à chaque mise en scène un soin particulier. La construction de chacune d’elle est longue pour qu’adviennent au final des sortes de simulacres d’instants arrêtés, propices à questionner la durée de l’image photographique. C’est dans ce décalage que réside le paradoxe constructif d’un travail qui émet la possibilité d’insuffler une vision alternative sur le réel. Mettre à distance la réalité, ne pas chercher à la représenter, mais la rejouer, la déplacer, la réinjecter dans un nouvel espace discursif, toujours sous tension. En cerner les différents degrés, et ce jusqu’à ce que dans sa théâtralisation, non pas pour objectiver le réel, mais bien plus pour lui permettre de créer les conditions d’apparition d’un nouvel état qui se manifeste à nous comme une invitation à repenser son apparente banalité. Souvent considéré comme une des chefs de file de cette photographie dite "du quotidien", qui depuis les années 90 se développe en faveur d’un renversement des valeurs modernistes, Florence Paradeis, parce qu’elle interroge ce réel à travers le petit bout de la lorgnette, n’en demeure pas moins lucide sur la complexité de ce qu’elle voit. Une complexité qui se toise dans chacune des images réunies ici, des images polysémiques, toujours denses et compactes malgré leur légèreté apparente. "Si le défilement livresque, comme le dit l’artiste elle-même, ne donne pas accès aux tensions qui, dans l’exposition, par l’entremise du regard mobile du spectateur, construisent un autre espace", il nous offre néanmoins la possibilité d’appréhender chacune des images de Florence Paradeis avec le temps nécessaire à une délectation dont on ne se lasse pas, assurément.
V.L
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